Gaston Compère




(27 novembre 1924, Conjoux - 14 juillet 2008, Uccle).


Docteur en philosophie et lettres, mais également compositeur, Gaston Compère a enseigné durant trente-neuf ans et ne s’est consacré à son œuvre qu’à partir de la cinquantaine. Il faut attendre la parution de Sept Machines à rêver (Paris, Belfond, 1974) pour que son nom commence à se répandre. L’année suivante, un second recueil de facture très différente, La Femme de Putiphar (Verviers, Marabout), lui vaut le prix « Jean Ray » et, en 1981, un troisième volume, Derrière l’œil (Bruxelles, J. Antoine), confirme sa vocation de conteur fantastique. Car si elle touche à l’illumination mystique, au délire verbal ou encore au récit sado-masochiste, si elle cède volontiers aux recherches formelles, l’œuvre extrêmement riche qui se développe par la suite n’échappe jamais aux sortilèges de l’étrange. C’est ce que démontre un roman comme In Dracula memoriam (Bruxelles, Le Cri, 1998) dans lequel l’auteur revisite avec humour la tradition vampirique ou encore une superbe variation sur le Crusoe de De Foe : Robinson 86 (Belfond, 1985). Deux voies ainsi se dessinent chez cet auteur étonnamment prolixe, l’une volontiers comique, voire caricaturale, l’autre d’une très haute tenue poétique.

À lire  aussi. Histoire et littérature. Œuvres en prose, Bruxelles, Le Cri, 2000, 2 vol.

Études : J.-P. Engélibert, La Postérité de Robinson Crusoé, Genève, Droz, 1997. – É. Lysøe, Le Diable en Belgique du Prince de Ligne à Gaston Compère, Bologne, Clueb, 2001.